
Depuis 2010, cet exercice est mené par le KCE (Centre fédéral d'expertise des soins de santé) en collaboration avec l'INAMI (Institut national d'assurance maladie-invalidité), Sciensano et le SPF Santé publique en Belgique. Il s’agit d'un exercice d'évaluation de la performance des systèmes de santé, appelé Health System Performance Assessment (HSPA).
L'objectif de cet exercice est de réaliser périodiquement une évaluation globale du système de santé afin d'obtenir une vision transparente de ses forces et faiblesses. Cette initiative s'inscrit dans une démarche internationale de surveillance des systèmes de santé, initiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En effectuant cette évaluation, les autorités de santé peuvent comparer les résultats avec ceux d'autres pays, éclairer l'élaboration de leurs stratégies futures et suivre l'évolution de la situation au fil du temps.
Cette cinquième édition de l’analyse explore six dimensions et quatre domaines spécifiques au fil de 142 indicateurs triés sur le volet pour livrer un tableau très complet des forces et faiblesses de notre système de santé.
Parmi les nouveautés pour 2024 se trouve notamment une nouvelle dimension, la résilience, c’est à dire la capacité du système à rebondir après une perturbation, analysée à la lumière de la pandémie du COVID-19.
De manière générale, le système de santé en Belgique est accessible et de bonne qualité, avec une couverture quasi-universelle par l'assurance maladie obligatoire. Cependant, des différences persistent, notamment en ce qui concerne l'accès aux soins pour les populations socio-économiquement défavorisées, surtout dans le domaine des soins préventifs. La mortalité évitable par la prévention reste relativement élevée.
Des préoccupations sont également soulevées en ce qui concerne la consommation de certains médicaments, notamment l'usage des antibiotiques et des antidépresseurs. La prescription de psychotropes et d'antidépresseurs chez les personnes âgées, en particulier en institution, est jugée trop élevée.
La disponibilité future des ressources humaines, en particulier du personnel infirmier, est une préoccupation, avec un impact négatif potentiellement accru en raison de la pandémie de COVID. En effet, le pourcentage de soignants envisageant de quitter la profession a frôlé les 30 % au cours de cette période difficile.
Cependant, des résultats positifs sont observés en termes d'efficience du système, avec une tendance à utiliser des solutions efficaces mais moins coûteuses. Les médicaments biosimilaires rencontrent encore des difficultés à s'imposer. Certains indicateurs d'adéquation des soins, tels que le recours excessif aux examens d'imagerie ou aux antibiotiques, montrent des résultats décevants dans le contexte de l'efficience du système.