Le Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers (CCR) est chargé de piloter les programmes de dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal en Wallonie. Il a également pour missions de sensibiliser les publics cibles, ainsi que de coordonner, informer et former les acteurs. Cet organisme est agréé et subventionné par l’AVIQ.
A côté de son rôle de pilote des programmes, ce centre supervise les 75 unités de mammographie agréées par l’AVIQ dans le cadre du dépistage du cancer du sein. Ces unités de mammographie réalisent les mammotests (première lecture).
L’université de Liège (ULG) est quant à elle subventionnée par l’AVIQ pour gérer le programme informatique permettant le dépistage du cancer du sein (Mammorias).
Au niveau du dépistage du cancer colorectal, le centre de référence effectue la lecture des tests IFOBT (Immunologic Fecal Ocult Blood Test) qui consiste en la détection de sang dans les selles.
Prévention du cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est le 4ème cancer le plus important chez les femmes de 25 à 44 ans.
En 2019, on dénombrait près de 604 femmes atteintes d’un cancer du col de l’utérus en Belgique. 174 en sont décédées.
En Wallonie, quelques 200 cas de cancer du col de l'utérus sont diagnostiqués chaque année. L'âge moyen au diagnostic est de 54 ans et le taux de survie à 5 ans est d'environ 60%.
Le dépistage du HPV limiterait ce nombre de cas.
On estime que seule une femme sur deux se fait dépister correctement.
En 2017, en Wallonie, 48% des femmes âgées de 25 à 64 ans ont participé au dépistage du cancer du col de l'utérus.
En 2009, elles étaient 62%. Ce pourcentage diminue régulièrement depuis lors. On constate également que les femmes qui bénéficient du statut BIM (intervention majorée) participent moins au dépistage.
Pour améliorer le taux de dépistage de cette maladie, le Gouvernement wallon a lancé un appel à projets en juin 2019. L’objectif est de mettre en place un dispositif structuré et gratuit de prévention du cancer du col de l'utérus.
Actuellement sur les rails, le projet sélectionné est piloté par le consortium de trois hôpitaux (CHU de Liège, CHU de Charleroi et le GHDC) qui rassemble des acteurs de santé. Pour un budget global de 1,5 millions d’€, il s’étale sur trois ans et est renouvelable en fonction de l'évaluation et du budget disponible.
Le programme :
- cible principalement les femmes les plus touchées par cette maladie, c'est-à-dire celles âgées de 25 à 64 ans ;
- couvre l'ensemble du territoire wallon ;
- s'appuie sur une communication accrue envers les populations plus vulnérables (celles qui recourent le moins au dépistage) ;
- s'articule avec les programmes de vaccination ainsi que l'utilisation d'outils et de registres existants.
Prévention du cancer du colorectal
Chaque année, en Belgique, 8000 nouveaux cas de cancer colorectal (cancer du gros intestin) sont diagnostiqués. Il s’agit de la 2ème cause de décès par cancer en Belgique et du 5ème cancer le plus fréquent. En 2018, 2500 personnes perdaient la vie des suites de ce cancer !
Le risque de cancer colorectal augmente à partir de 50 ans. Il est exceptionnel avant 40 ans et il touche principalement la partie terminale du gros intestin.
Ce cancer se développe de manière totalement indolore à l’intérieur du côlon ou du rectum à partir de polypes. Un dépistage permet de détecter ces lésions (polypes) et de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer.
Les principaux facteurs de risque du cancer colorectal, outre l’âge, sont :
- Les 3 facteurs de risque nutritionnels : alcool, surpoids, consommation excessive de viande rouge, surtout de charcuteries ;
- La sédentarité ;
- Le tabac ;
- L’hérédité.
Hormis l’hérédité, il est possible d’agir sur ces différents facteurs de risque en adoptant un mode de vie plus sain et une alimentation plus équilibrée. Comment ? Notamment en pratiquant régulièrement une activité physique et en favorisant d’autres comme les fruits et légumes, les céréales riches en fibres, les produits laitiers.
L’hérédité joue quant à elle un rôle non-négligeable dans la survenue des cancers colorectaux. Le risque de développer un cancer colorectal est en effet multiplié par 2 ou par 3 chez les parents au 1er degré d’un malade.
On estime par ailleurs que 30% des personnes atteintes d’un cancer du gros intestin seraient porteuses d’une anomalie génétique héritée d’un parent. Ces anomalies n’ont pas toutes la même importance. Deux tiers d’entre elles s’accompagnent d’un risque faible ou moyen de cancer du gros intestin. Malheureusement, pour un tiers de ces mutations (soit 10% des patients),
elles représentent un risque majeur. Dans ce cas précis, seul un dépistage génétique permet la détection précoce de la mutation permettant, le cas échéant, un traitement préventif.
De manière générale, le dépistage du cancer colorectal est basé sur la recherche de sang occulte dans un prélèvement de selles. Concrètement, quand une personne est dans les conditions pour effectuer le test (âgée de 50 à 74 ans), elle reçoit une invitation à se présenter chez son médecin généraliste afin de compléter son profil de risque (en fonction des facteurs particuliers, antécédents familiaux ou personnels) et recevoir le test à réaliser à domicile.
Ce test est à effectuer tous les 2 ans entre 50 et 74 ans et est entièrement gratuit. Seule la consultation est payante.
Dans 97% des cas, le test est négatif.
Par la suite :
- si le premier test a abouti sur un résultat négatif, les suivants seront envoyés directement par la poste ;
- si le dépistage s’avère positif (3% des cas), un examen complémentaire est réalisé : une coloscopie. Celle-ci permet de révéler la présence de polypes ou de cancer à un stade précoce en l’absence de tout symptôme.
Cependant, le dépistage n’offre pas de certitude absolue.
La répétition du test tous les 2 ans, permet donc de détecter des lésions qui seraient passées inaperçues lors du précédent test.
Prévention du cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en Belgique (consulter la source). En 2018, il a touché en 2018 près de 11.000 femmes et a entraîné 2.214 décès. La survie à 5 ans est de 90,5%.
Il concerne toutes les femmes mais une augmentation significative est constatée dès la trentaine avec une augmentation permanente jusqu’à 70 ans.
Au cours de sa vie, une femme sur 8 sera confrontée au cancer du sein !
Les facteurs de risque sont multiples et peuvent avoir une influence sur la survenue d’un cancer du sein :
- L'âge : c’est le facteur de risque le plus répandu. 3 cancers du sein sur 4 se manifestent chez les femmes de 50 ans et plus. L'âge moyen au moment du diagnostic est de 62 ans ;
- Certaines conditions hormonales : ne pas avoir eu d’enfant, avoir eu son 1er enfant après l’âge de 30 ans, avoir eu ses 1ères règles avant 12 ans ;
- Certains antécédents personnels : avoir déjà eu un cancer du sein ou de nombreux kystes dans les 2 seins (Maladie de Reclus) ;
- La prise précoce et/ou prolongée de la pilule contraceptive ;
- La prise d’hormone à la ménopause sur une longue durée ;
- Le mode de vie : une consommation excessive d’alcool, une surcharge pondérale, l’absence d’activité physique, une alimentation peu équilibrée, le tabagisme sont autant de facteurs de risque ;
- L’hérédité : elle ne concerne que 5 à 10 % des patientes et peut être évoquée lorsque plusieurs proches (mère, tante, sœur, homme de la famille) ont été atteints d’un cancer du sein, surtout s’il s’est déclaré avant la ménopause. Les cancers à composante héréditaire sont consécutifs à une mutation génétique héritée d’un des parents. Toutefois, toutes les mutations génétiques n’entraîneront pas systématiquement l’apparition d’un cancer. Il s’agit de la prédisposition génétique, multipliant le risque jusqu’à 5 fois par rapport à la normale, en fonction de la mutation considérée.
Pour ces différentes raisons, un dépistage systématique est proposé au groupe d’âge le plus touché, soit les 50-69 ans.
Il s’agit d’une mammographie gratuite (une fois tous les 2 ans) dans le cadre du Programme de Dépistage du cancer du sein.
Concrètement, une lettre d’invitation pour bénéficier d’un Mammotest gratuit est envoyée à toutes les femmes affiliées à une mutuelle belge et dans les conditions d’éligibilité (l’âge / ne pas être en traitement pour un cancer du sein).
Dans la majorité des cas, il s’agira surtout de constater que tout va bien. Si d’aventure un cancer était détecté, un traitement précoce, efficace et moins lourd peut être proposé, augmentant les chances de guérison.
Pour les femmes de moins de 50 ans et de plus de 69 ans, il s’agit davantage de « case finding » effectué par le médecin traitant. C’est également celui-ci qui peut proposer un dépistage génétique si le risque héréditaire est significatif.
Détecté tôt, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10.
Pour en savoir plus sur le Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers et les programmes de dépistage.